François, tu me propose d'accompagner mon Brimont à la casse, mais vu les travaux réalisés sur la bête, il est fort possible que je passe à la casse avant lui?
Un ange passe.
Eh bien oui je refais tout le faisceau électrique, ou plutôt le fais car tel qu'il est ce faisceau n'est ni fait ni à faire.
Je ne suis pas compétent en électricité automobile et au vu de ce que je vois et entends, je préfère ne pas l'être car un œil naïf me semble d'une certaine utilité. J'ai été formé à l'électricité (électronique) au travers des émetteurs/récepteurs à lampes militaires en HF puis aux fortes puissances en hautes et très hautes fréquences entre-autre. Donc je ne jure que par la soudure sur les circuits électriques alors que je ne vois que des cosses branlantes, pas étanches et oxydées. Je lis par ci par là que la soudure est fragile, qu'elle fragilise également les gaines et que c'est pour cela que l'industrie automobile préfère les sertissages. Que nenni, c'est juste pour faire des économies! Les postes de radio militaire, les dispositifs de brouillage, les radars utilisent la soudure et résistent à des vibrations et à bien plus de "g" que les véhicules civils. mais bien faire une soudure demande du temps et du savoir faire...
Quand on dessertis des cosses sur le circuit électrique du Brimont, on découvre vite qu'elles sont oxydées (vert de gris) et que cette oxydation se prolonge plus loin sous la gaine qui est souvent cuite par le temps. Or l’oxyde de cuivre est un semi-conducteur, le vert de gris lui est un complexe oxydatif, donc dans tous les cas la conductance du cuivre oxydée est moins bonne que le cuivre pur dans un facteur qui peut aller jusqu'à 50 fois. Les oxydes sont également moins résistants que le cuivre pur. Une bonne solution en automobile est d'utiliser du cuivre étamé car l'étain est beaucoup plus résistant à l'oxydation, mais un fil de cuivre étamé est beaucoup plus cher!
Pour se résumé cosse sertie égal oxydation avec le temps (on peut la protéger avec une graisse diélectrique), augmentation de la résistance de contact, chute de tension, risque d’échauffement sous forte intensité donc d'incendie et risque de rupture donc de panne. Bravo les connections serties pour un véhicule destiné à crapahuter!
La soudure à l'étain est solide, résistante à la traction, abaisse la chute de tension par son épaisseur et la température de contact. Il est habituel ensuite (si on ne tropicalise pas la jonction comme sur l'électronique militaire) de la couvrir par une gaine thermorétractable enduite éventuellement à l'intérieur par un dépôt thermocollant qui étanchéifie.
Un autre sujet qui me consterne, ce sont les boucles de masse nombreuse sur ce véhicule. Celles ci-sont responsables de courants électriques entre les conducteurs et les différentes parties métalliques du véhicule ce qui favorise entre-autre l'oxydation entre ces différents éléments.
Enfin, sur le Brimont, il y a très peu de points de test pour contrôler les circuits en cas de défaillance et cela aussi semble exotique pour quelqu'un qui vient du monde de l'électronique.
En plus le gros trou par lequel passent les faisceaux sous gaine est un trou béant face à la route permettant ainsi de capter tout ce que l'électricité n'aime pas.
Je vais rajouter pas mal d'appareils de mesure, donc je suis obligé d'augmenter la connectique, c'est pour toutes ces raisons que je change tout.
Je suis en train d'élaborer les schémas que je soumettrai à la sagacité du forum, mais patience.
Peu importe le but, seul le voyage compte.