Je crois que ça peut intéresser quelques personnes partantes pour ce périple (ils se reconnaitront
).Il s'agit d'un article que j'avais écrit au retour de notre boucle de 3.5mois, effectué en def 130, et donc destiné à Land Mag... donc désolé le style est très "land mag"
et assez partisan (faut qd même dire que même si on a souvent les mains dans son land, ils restent increvables : nous sommes rentrés d'Istambul à 40 Km/h de moyenne avec un joint de culasse HS -je pensais pas au joint vu qu'il n'y avait pas de conso d'huile 
)Les conseils, à la fin, restent valables cependant.
Si je remet la main sur mes CD, je mettrai qqs photos.
[En ce début mars, le port Tunisien de la Goulette ne connaît pas encore l’effervescence estivale.
Pourtant il nous faudra une bonne heure pour passer la frontière.
Le soleil déclinant vite à cette latitude et à cette saison, c’est avec la nuit que nous faisons notre entrée dans Tunis.
Nous mettons cap au sud pour trouver notre premier bivouac africain. Ce n’est qu’après 80Km que nous empruntons un chemin de terre.
Dans les hameaux des alentours les chiens s’interpellent pendant plus d’une heure après notre arrêt. Nous nous attendons à voir surgir le maître de l’un de ces molosse…rien. La nuit est tranquille, rythmée par les coassements des crapauds de la citerne voisine.
Au matin, le soleil est déjà haut. Il inonde de lumière chaude un paysage vallonné et boisé d’oliveraies.
C’est un régal pour les yeux que ce début de printemps: l' adieu à la grisaille européenne, le prélude à un périple de 20 000Km – dont 5 000 Km sur piste et hors piste - qui va nous mener d’Afrique en Asie, de Tunisie en Turquie.
Sur les traces d’Alexandre le Grand, notre Bucéphale sera notre Defender 130.
Une rapide visite au magnifique site romain de Dougga, puis nos premières pistes dans le sud tunisien nous permettent d’effectuer les derniers réglages et la répartition des charges.
Le passage de la frontière Libyenne se fait sans histoires et c’est garni de nos nouvelles plaques d’immatriculation que nous abordons ce gigantesque pays, seul, sans guide , ni « accompagnateurs ». L’immersion dans le monde Arabe est totale et brutale : pas une seule transcription typographique en caractère latine n’y étant autorisée… Qu’à cela ne tienne , nous nous mettons, par jeu et par défit, à apprendre quelques bases d’arabe et à reconnaître le nom des villes.
Cette initiation forcée nous sera fort utile pour la suite de notre voyage. Les quelques mots que nous connaîtrons nous permettrons d’échanger avec des gens merveilleux.
Sabratha, Leptis Magna, Tripoli, Cyrène… riche d’un patrimoine culturel unique, le Nord mérite à lui seul le voyage en Libye. Pourtant c’est bien le Sud qui nous « aimante ». Les noms d’Oubari, Ghat et d’Akakus résonnent à nos oreilles.
Il nous faut impérativement prolonger notre visa pour pouvoir nous y rendre. Malheureusement nous sommes à Ghadames, l’officier nous informe que cela est possible… mais uniquement à Tripoli !
Nous ne pourrons prolonger, la distance nous séparant de Tripoli et la violente tempête de sable ,qui durera une semaine, nous contraignent à prendre la direction de l’Egypte sous une visibilité réduite à 30m.
Les pistes roulantes, plus ou moins bien marquées, se succèdent sans que nous ne croisions plus de cinq véhicules par 24 heures.
Nous touchons enfin Tobrouk puis Saloum. Nous entrons au pays des pyramides en laissant derrière nous un pays aux déserts envoûtants et aux habitants généreux et accueillants.
Nous y laissons des amis. C’est décidé, nous reviendrons pour explorer ce Sud, « joyaux des Garamantes ».
Nous longeons rapidement la côte méditerranéenne, bétonnée à l’excès entre Marsa Matruh et Alexandrie. La tempête de sable nous suit toujours, rendant difficile toute progression vers la célèbre oasis de Siwa.
Enfin nous voyons se dresser à l’horizon les pyramides de Ghiza. Quelle n’est pas notre déception de constater qu’elles se trouvent enchâssées dans la tentaculaire ville du Caire !
Nous partons pour Louxor à travers les oasis luxuriantes de Kouffra. Les check-points policiers se multiplient. 200Km avant Louxor, nous devons rouler sous escorte personnelle. Les véhicules de police se relayant tous les 15Km, ce n’est pas moins de soixante policiers qui nous auront « escorté », nous interdisant tout arrêt ou incartade ! Même la pause pipi de notre fils fut difficile à obtenir.
Notre remontée vers le nord, par la côte de la mer Rouge se fait partiellement par convoi lancé à 120 Km/h… les oasis, les villages et le désert défilent sous nos roues sans qui nous puissions les fouler. Fatigué de cette absence de liberté de mouvement nous sommes décidés à quitter l’ Egypte au plus tôt.
Pourtant nous ne la quitterons que 10 jours plus tard. Le Sinaï, nous a retenu par son envoûtement chromatique, ses pistes de sable passant de l’ocre au rouge, et par
son accueillante population bédouine circulant aux volants de Toyota hors d’ ages et fréquemment en panne au bord des pistes.
Le SinaÏ est le terrain de jeu par excellence pour les Land Rover, c’est d’ailleurs à Sainte Catherine que nous croiserons nos premiers Defender depuis le début de notre voyage.
Les cinq Defender 300Tdi – dont un 130 – appartiennent au Parc National du Sinaï.
Nous nous lions avec le mécanicien en charge de leur entretien et découvrons en sa compagnie les petits ateliers artisanaux de tisserandes bédouines.
Notre nuit à Sainte Catherine se fera blottie contre les célèbres roches bleues peintes il y a 20 ans par l’artiste Jean Verame.
Une halte prolongée en mer Rouge, d’abord à Ras Mohamed en Egypte, puis à Aqaba en Jordanie, afin de découvrir l’autre merveille régionale : les fonds sous marins, puis nous remontons vers le célèbre Wadi Rum.
Le désert nous manquait. Nous sommes comblé. Nous pénétrons, hors pistes, à l’écart des check-points, dans le parc national jordanien, désert de sables blancs et rouges, hérissé de plateaux et aiguilles de grés ocre.
Le désert de Lawrence d’ Arabie a tenu ses promesses de féerie malgré la forte densité de bédouins sédentarisés. L’heure est à l’écotourisme et le Wadi Rum dispose de chemins de randonnées pédestres et camelines ou encore de spots d’escalade de premier choix.
Nous enchaînons par les sinueuses routes d’altitude qui mènent à Petra puis tentant de gagner Aman, nous nous perdons et découvrons par hasard de superbes pistes à flanc de falaise se déroulant en d’infinis lacets.
La Jordanie compte une multitude de parcs et réserves protégés à l’instar de Dana ou de Dibbin dans le Nord. Ceci révèle l’incroyable diversité des paysages jordaniens.
La Syrie, Quant à elle, ajoute à cette diversité de paysages, une richesse en patrimoine culturelle unique :
Bosra et son théatre romain bien conservé pouvant accueillir 20 000 spectateurs, Palmyre, la « perle du Désert » de la reine Zénobie, Apamée et sa colonnade de 2Km s’étirant dans les champs de blé ondoyant au vent…. Mais encore Damas et sa mosquée Ommeyade, ses souks, Alep et son architecture ottomane, son souk couvert et authentique… le Krak des Chevaliers ou le Qalat Saladin…
A toutes ces merveilleuses, dignes des mille et une nuit, vient faire écho la gentillesse des Syriens.
Nous passerons quatre jours inoubliables, au sein de la grande famille d’Hassan, partageant leur quotidien de bédouin dans la fertile vallée de l’Oronte.
Nous sommes partis depuis plus de 2 mois, lorsque nous entrons en Turquie. La découverte du « Far east » Turque se fait au superlatif :
- Plus haut avec les 2200 m de la nécropole du Nemrut Dagi
- Plus long avec la liaison par piste entre Nemrut et Malatya ( 6 heures pour effectuer 80Km à vol d’oiseau )
- Plus vaste avec l’horizon infini des steppes
- Plus froid avec 2°C sur le plateau anatolien
- Plus versatile aussi lorsque le soleil de la côte méditerranéenne à fait place en 5min à un déluge de grêlons de 3cm de diamètre recouvrant tout le paysage de 15 cm de glace.
De plus l’accueil par les populations Kurdes est à la hauteur des paysages au sein desquels ils vivent.
Nous visitons Istanbul pour notre dernier salut à l’Orient.
Dans 10 jours nous serons de retour en France. Les corps sont fatigués et le Defender a besoin d’une bonne révision.
La tête pleine de souvenir de nos rencontres et des paysages comme seule l’Orient ou l’Afrique peuvent en produire, nous sommes déjà prêt à repartir.
La famille :
Sylvain P. 32 ans, architecte paysagiste
Sandra L. 33 ans, architecte paysagiste
Et leur fils Taho 3 ans
Le Defender :
Defender 130, 200 Tdi de 1993.
Autonomie de 200 litres de GO ( réservoir supplémentaire de camion Iveco fonctionnant par gravité), 100 litres d’eau + 20 litres filtrés par Katadin
Hard top réalisé sur une base Ifor Williams
Tente de toit Eezy Awn
6 amortisseurs
Treuil Warn
Formalités et astuces :
Tunisie : Passeports
Libye : Passeport et visa. En demandant un visa de « transit » -inexistant officiellement – on obtient un visa valable 15 jours n’étant pas assorti des conditions de circulation avec « guide » obligatoire et invitation par un Libyen.
Le carnet de passage en douane peut être obtenu à la frontière.
Assurance auto à la frontière.
Coût assez élevé pour la réalisation des plaques d’immatriculation. Restitution de la somme à la sortie du pays.
Egypte : Passeports et visa. Valable 30 jours.
Carnet de passage en douane obligatoire ( caution de 250% du prix de l’argus du véhicule, encaissée par l’Automobile Club de France !)
Assurance auto à la frontière.
Coût élevé pour la réalisation des plaques d’immatriculation. Aucune restitution de la somme à la sortie du pays.
Garder un petit pécule Egyptien, des taxes complémentaires sont demandées sur le ferry Nouweiba-Aqaba.
Jordanie : Passeports et visa. Visa délivrable gratuitement au port d’Aqaba. Valable 15 jours.
Carnet de passage en douane recommandé
Assurance auto à la frontière.
Syrie : Passeports et visa. Visa délivrable uniquement en Europe ( impossible en Jordanie et en Turquie ). Valable 15 jours.
Carnet de passage en douane obligatoire.
Taxe de 100 dollars par semaine sur les véhicules diesels.
Assurance auto à la frontière.
Turquie : Passeports et visa. Visa délivrable à la frontière pour les ressortissants européens.
Assurance auto : carte verte
Avis :
Rouler en Defender 130, c’est se permettre une autonomie suffisante pour aborder les pays en profondeur tout en offrant un bon confort.
Il faut néanmoins rester prudent : les Land récents sont quasi inexistants en Egypte et en Jordanie et très rare en Libye et en Syrie. Il est parfois difficile d’obtenir des pièces détachées.
Land Rover dans le SinaÏ : inexistant, mais il est possible de contacter le mécanicien du Parc National à Sainte Catherine, il est très disponible et compétent.
Land Rover à Aman :
Depuis le huitième Cercle, en direction de l’aéroport international, au premier pont, sortir et accéder au souk des garagistes, au premier feu à gauche. Un garagiste indépendant et une concession Land Rover
Land Rover à Damas :
Mouhamad Al Raiyes – Sur l’autoroute de Homs, à coté de Honda et face à Jaguar
Tel : 53 23 700 Fax : 53 14 230
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