Les carnets de Dana
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Les carnets de Dana
je ne résiste pas, c'est avec son autorisation que je publie ici cette première page des "Carnets de Dana"
Pour tous ceux qui ont envie qui n'osent pas enfin c'est à lire !
BILLET D’HUMEUR n°1 – Le premier jour du reste de ma vie
Alors voilà, c’est décidé.
J’arrête.
J’y ai bien réfléchi.
Longtemps.
Et puis la solution est arrivée avec un voyage. Comme souvent. L’ailleurs permet d’y voir plus clair sur soi.
C’est durant un périple au Guatemala que ça s’est passé. On était sur la fin de nos 3 semaines de vacances. 3 semaines. Long et court à la fois. C’était plus de la moitié de mes congés annuels. Mais tellement court une fois sur place. La subjectivité du temps. Passionnant. Sauf lorsqu’on la subit et que le ressenti devient frustration.
En parcourant les rues colorées d’une ville d’Amérique centrale, nous avons croisé un couple à moto. Avec des plaques allemandes. Ça fait une trotte pour des vacances de 3 ou 4 semaines. Peut-être ne sont-ils pas en vacances ? Peut-être ont-ils fait de leur voyage un choix de vie. Ou peut-être ont-ils juste choisi de vivre.
C’est ça.
Après tout, j’ai été plutôt sage et raisonnable jusqu’à présent.
Bac avec mention. Prépa. Fac de droit. 1 DEA et 1 DESS. Concours d’entrée à l’école d’avocat. Diplômée et embauchée dans un grand cabinet français.
Je me débrouillais plutôt bien. Je bossais dur et je pense que je pouvais bien bosser.
Sauf que voilà : le droit ce n’est pas pour moi une passion.
Ça ne l’a jamais réellement été. J’ai suivi des chemins tout tracés sans réellement trouver ma voie.
Alors au fil du temps, ce qui n’était désormais plus une découverte au quotidien, devenait une routine pesante. Se lever, prendre le métro, aligner les heures facturées, puis rentrer, épuisée. Sans avoir eu le temps de faire quoi que ce soit d’autre. Rien pour moi.
Et puis je devenais difficile à vivre. Je le savais. Je le sentais. Irascible. Tristoune voire déprimée.
Un temps, je me suis trouvée à côté de la plaque. Qu’est-ce qui ne va pas avec moi ? J’ai tout ce qu’il faut : en bonne santé, un boulot, un appartement, une situation qui promettait et pourtant je me plains.
Mais c’était assez simple. Je n’était pas heureuse.
Pourquoi ? Je l’ai compris au Guatemala. Parce que je n’avais pas l’impression de vivre. Je m’inscrivais dans un moule. Depuis probablement trop longtemps. Travailler. Gagner de l’argent. Louer un appartement à un prix exorbitant pour un espace minuscule. Profiter de ces 5 semaines de vacances annuelles et le reste du temps les attendre impatiemment.
Tout semblait tracé. 30 ans. Se marier. Faire des enfants. Acheter un appartement. Investir. Et travailler encore plus.
Était-ce ce que je voulais ?
A l’évidence non. Mon boulot ne me comblait pas et pourtant j’y passais dans les 12 heures pas jour. Et je voyais bien que ça venait de moi. Des avocats épanouis j’en croisais. Et même dans ma discipline. Ce qui clochait était donc inhérent à mes désirs et mes projections de vie.
Peut-être que ce moule n’était pas fait pour moi. Peut-être était-il temps que j’en sorte.
Alors oui ces deux motos, ce couple d’allemands, à qui je n’ai d’ailleurs pas parlé, a été mon élément déclencheur. Mon petit pied au cul.
De retour en France, la reprise fut difficile. Mais plus cela apparaissait compliqué d’aller quotidiennement au travail, plus cela devenait finalement évident. Il fallait se bouger. Il fallait bouger tout court.
Ce qui fut par ailleurs fantastique (dans un sens), c’est que mon compagnon avait le même ressenti. Routine du métro boulot dodo et envie viscérale de vivre.
On était donc deux. Et à deux c’est souvent plus facile.
On s’est alors décidé. On part. On voyage. On vit. Loin probablement. Et autrement certainement.
Ça ne sera probablement pas éternel. Et on sait qu’il faudra certainement revenir en France. Retravailler. Mais au moins cette pause nous permettra-t-elle de faire un bilan sur nos vies et nos envies.
On a acheté un camion. Que l’on a aménagé. Pendant 1 an. Tous les week-ends, on travaillait sur notre future maison. Pendant toutes ces semaines durant lesquelles il fallait continuer de bosser, économiser, on profitait du week-end pour mettre en vie notre rêve. C’était fatiguant. Épuisant même. Mais ça en valait tellement le coup !
Et puis le jour où j’ai du annoncer ma démission est arrivé. Je n’avais aucun doute. Persuadée de prendre la bonne décision. C’est MON choix de vie. Il ne sera peut-être pas compris. Mais quoi qu’il en soit, je ne tremblais pas.
Je veux parcourir le monde. Apprendre enfin à me connaître. Rencontrer les autres. Reprendre la photo. Écrire. Dessiner. Vivre des levers de soleil en Alaska et des pleines lunes dans le désert d’Atacama. Prendre dans mes bras un paresseux. Sentir sur ma peau la pluie d’Amazonie et les rayons du soleil d’Arizona.
Bref, je veux vivre.
Donc voilà c’est décidé, j’arrête.
Et je vis.
http://lescarnetsdedana.com/index.php/2 ... de-ma-vie/
Pour tous ceux qui ont envie qui n'osent pas enfin c'est à lire !
BILLET D’HUMEUR n°1 – Le premier jour du reste de ma vie
Alors voilà, c’est décidé.
J’arrête.
J’y ai bien réfléchi.
Longtemps.
Et puis la solution est arrivée avec un voyage. Comme souvent. L’ailleurs permet d’y voir plus clair sur soi.
C’est durant un périple au Guatemala que ça s’est passé. On était sur la fin de nos 3 semaines de vacances. 3 semaines. Long et court à la fois. C’était plus de la moitié de mes congés annuels. Mais tellement court une fois sur place. La subjectivité du temps. Passionnant. Sauf lorsqu’on la subit et que le ressenti devient frustration.
En parcourant les rues colorées d’une ville d’Amérique centrale, nous avons croisé un couple à moto. Avec des plaques allemandes. Ça fait une trotte pour des vacances de 3 ou 4 semaines. Peut-être ne sont-ils pas en vacances ? Peut-être ont-ils fait de leur voyage un choix de vie. Ou peut-être ont-ils juste choisi de vivre.
C’est ça.
Après tout, j’ai été plutôt sage et raisonnable jusqu’à présent.
Bac avec mention. Prépa. Fac de droit. 1 DEA et 1 DESS. Concours d’entrée à l’école d’avocat. Diplômée et embauchée dans un grand cabinet français.
Je me débrouillais plutôt bien. Je bossais dur et je pense que je pouvais bien bosser.
Sauf que voilà : le droit ce n’est pas pour moi une passion.
Ça ne l’a jamais réellement été. J’ai suivi des chemins tout tracés sans réellement trouver ma voie.
Alors au fil du temps, ce qui n’était désormais plus une découverte au quotidien, devenait une routine pesante. Se lever, prendre le métro, aligner les heures facturées, puis rentrer, épuisée. Sans avoir eu le temps de faire quoi que ce soit d’autre. Rien pour moi.
Et puis je devenais difficile à vivre. Je le savais. Je le sentais. Irascible. Tristoune voire déprimée.
Un temps, je me suis trouvée à côté de la plaque. Qu’est-ce qui ne va pas avec moi ? J’ai tout ce qu’il faut : en bonne santé, un boulot, un appartement, une situation qui promettait et pourtant je me plains.
Mais c’était assez simple. Je n’était pas heureuse.
Pourquoi ? Je l’ai compris au Guatemala. Parce que je n’avais pas l’impression de vivre. Je m’inscrivais dans un moule. Depuis probablement trop longtemps. Travailler. Gagner de l’argent. Louer un appartement à un prix exorbitant pour un espace minuscule. Profiter de ces 5 semaines de vacances annuelles et le reste du temps les attendre impatiemment.
Tout semblait tracé. 30 ans. Se marier. Faire des enfants. Acheter un appartement. Investir. Et travailler encore plus.
Était-ce ce que je voulais ?
A l’évidence non. Mon boulot ne me comblait pas et pourtant j’y passais dans les 12 heures pas jour. Et je voyais bien que ça venait de moi. Des avocats épanouis j’en croisais. Et même dans ma discipline. Ce qui clochait était donc inhérent à mes désirs et mes projections de vie.
Peut-être que ce moule n’était pas fait pour moi. Peut-être était-il temps que j’en sorte.
Alors oui ces deux motos, ce couple d’allemands, à qui je n’ai d’ailleurs pas parlé, a été mon élément déclencheur. Mon petit pied au cul.
De retour en France, la reprise fut difficile. Mais plus cela apparaissait compliqué d’aller quotidiennement au travail, plus cela devenait finalement évident. Il fallait se bouger. Il fallait bouger tout court.
Ce qui fut par ailleurs fantastique (dans un sens), c’est que mon compagnon avait le même ressenti. Routine du métro boulot dodo et envie viscérale de vivre.
On était donc deux. Et à deux c’est souvent plus facile.
On s’est alors décidé. On part. On voyage. On vit. Loin probablement. Et autrement certainement.
Ça ne sera probablement pas éternel. Et on sait qu’il faudra certainement revenir en France. Retravailler. Mais au moins cette pause nous permettra-t-elle de faire un bilan sur nos vies et nos envies.
On a acheté un camion. Que l’on a aménagé. Pendant 1 an. Tous les week-ends, on travaillait sur notre future maison. Pendant toutes ces semaines durant lesquelles il fallait continuer de bosser, économiser, on profitait du week-end pour mettre en vie notre rêve. C’était fatiguant. Épuisant même. Mais ça en valait tellement le coup !
Et puis le jour où j’ai du annoncer ma démission est arrivé. Je n’avais aucun doute. Persuadée de prendre la bonne décision. C’est MON choix de vie. Il ne sera peut-être pas compris. Mais quoi qu’il en soit, je ne tremblais pas.
Je veux parcourir le monde. Apprendre enfin à me connaître. Rencontrer les autres. Reprendre la photo. Écrire. Dessiner. Vivre des levers de soleil en Alaska et des pleines lunes dans le désert d’Atacama. Prendre dans mes bras un paresseux. Sentir sur ma peau la pluie d’Amazonie et les rayons du soleil d’Arizona.
Bref, je veux vivre.
Donc voilà c’est décidé, j’arrête.
Et je vis.
http://lescarnetsdedana.com/index.php/2 ... de-ma-vie/
Le vin d'ici est meilleur que l'eau-delà.
Vous aimez ce forum ? Alors soutenez le => http://forum.bernard.debucquoi.com/view ... 129&t=9673
Membre BMH & Co
Bernard
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Bernard
Re: Les carnets de Dana
C'est d'une immense justesse...
je m'en vais le lire a nouveau.
je m'en vais le lire a nouveau.
Re: Les carnets de Dana
Bonjour , voilà une décision bien mûrie et historique !
Profitez ...
Profitez ...
Re: Les carnets de Dana
Salut,
Bonne route à vous
@+
Seb
Bonne route à vous
@+
Seb
Re: Les carnets de Dana
très bonne résolution
on va vous suivre sur votre blog
profitez bien
on va vous suivre sur votre blog
profitez bien
Re: Les carnets de Dana
Poser des mots sur des émotions et les partager.
Merci!
Merci!
Re: Les carnets de Dana
Un grand :thanks: à Dana d'avoir mis en mots bien ordonnés nos ressentis bien désordonnés !
Multumesc, Dana.
Multumesc, Dana.
Re: Les carnets de Dana
Salut Dana et Stéphane,
On vous a rencontré au rasso, et je lis votre blog http://lemondedetikal.com/fr/. Ce nouveau blog plus personnel est touchant.
Merci Bernard pour le relais
--
lap'tite
On vous a rencontré au rasso, et je lis votre blog http://lemondedetikal.com/fr/. Ce nouveau blog plus personnel est touchant.
Merci Bernard pour le relais
--
lap'tite
Re: Les carnets de Dana
Merci beaucoup pour vos gentils mots !! Ça me touche beaucoup !
Passez de bonnes fêtes !
Des bises.
Dana.
Passez de bonnes fêtes !
Des bises.
Dana.