.
On va remonter le temps, un texte (et des liens vers mes blogs) sur ma traversée de la
Chine (Octobre 2018) et un autre sur le
Sud-Est Asiatique (Novembre 2018).
Traversée de la Chine (Mongolie-Laos)
Finalement, le jour J est là : je vais entrer en Chine ! Depuis mon départ de Suisse, cette traversée était celle qui me fascinait le plus. Traverser la Chine avec son propre véhicule demande une organisation préalable, un guide qui va escorter un convoi de véhicules et… un gros budget !
Toute l’équipe se retrouve à la ville frontière de Mongolie avec 36 heures de sécurité, il s’agit de ne pas avoir un incident mécanique qui retarderait notre entrée en Chine, à Erenhot, où nous attends Yingchu, notre guide. Le lendemain de notre arrivée en Chine, nos obtenons nos plaques d’immatriculation temporaire pour les véhicules et nos permis de conduire chinois. Nous commençons notre voyage et ferons notre premier bivouac ; malgré le froid, il fera des températures négatives durant la nuit, Yingchu dormira vaillamment dans sa petite tente !
Alternant routes nationales et autoroutes, nous faisons un détour pour faire une excursion sur une partie de la muraille de Chine : nous ne rencontrerons que 4 autres visiteurs durant 3 heures de marche, trop bien de se retrouver seul sur cette imposante construction ! A Beijing, nous visitons la place Tiananmen, la Cité interdite et le Parc Beihei. Beaucoup, beaucoup de monde !
Notre prochaine ville étape est Pingayo et sa charmante vielle ville que nous visitons le soir, avec ses nombreuses échoppes et restaurants, le dépaysement est total. La pollution commence à être vraiment omniprésente, un smog dense sera présent dans toute la partie centrale de la Chine.
Près de Xi’an se trouve la fabuleuse « armée » de guerriers en terra cotta de Qin-shi-huang, le premier empereur de Chine (210 avant J.C.). C’est un site remarquable par son étendue, le nombre de guerriers et la qualité du travail. Le vieux quartier « musulman » de cette même ville est remarquable d’animation, surtout le soir.
Chengdu est la prochaine métropole, c’est aussi dans cette ville que se trouve les bureaux de notre agence Adventure Tour China, le patron nous invite dans un très beau restaurant pour une abondante « fondue chinoise » suivi d’un concert musical et théâtral d’époque. La visite du Centre de recherche de reproduction des Pandas nous permet de découvrir ces adorables animaux qui sont maintenant hors de danger de devenir une race en péril.
Avec plaisir nous quittons la pollution et nous nous dirigeons vers les montagnes, contreforts du Tibet. Quel plaisir de retrouver un ciel bleu dans cette région avec plusieurs cols à plus de 4000 mètres d’altitude avant d’arriver au monastère de Lhagang : un joyeau ! La cité de Shangri-la est notre prochaine halte. C’est un vrai plaisir de vagabonder dans ses ruelles animées, surtout le soir avec la magie des lumières.
Retour en plaine (et pollution !) avec encore quelques belles villes anciennes et leur animations fascinantes : Lijiang, Xizhouzen, Dali et c’est bientôt la frontière qui se passe sans problème. Nous disons au revoir à Yingchu (que nous avons énormément apprécié) et c’est la fin de cette traversée de la Chine. Une expérience positive, très enrichissante et inoubliable !
=> Séjour de 24 jours - 5138 km.
Mes impressions de le Chine actuelle :
Comme la plupart des voyageurs, je m’étais informé et documenté sur ce pays le plus peuplé du monde et gigantesque, quelques observations :
• Diversité géographique : Déserts de la Mongolie intérieur, grandes plaines, montagnes du Tibet, forêts tropicales humides, la Chine offre une vaste palette de climats et de reliefs.
• Degré de « modernité » : ce pays est dans bien des aspects, à la pointe de la technique et de la modernité - Télécommunication – Paiements par smartphone – Infrastructures.
• Les villes : sont immenses, bien structurées par quartiers et l’on y circule remarquablement bien sur des artères à plusieurs voies. Dans un même quartier, on retrouve souvent des anciens bâtiments à quelques étages et des gratte-ciels, des habitations de divers standings socio-économique, des restaurants de rue et des restaurants climatisés de haut standing. Il a de nombreux espaces verts et des places publiques.
• La densité humaine : Est élevée mais jamais oppressante ! Dans les villes et zones rurales, chacun semble avoir un espace de vie et de travail convenables. Je n’ai pas senti une impression d’étouffer par le nombre de personnes dans un lieu quelconque.
• Un population super-active : Afin d’améliorer leurs conditions économiques et pour suivre les consignes du parti, les gens sont actifs du matin au soir. Incroyable, je n’ai pour ainsi dire vu personne oisif pendant mon séjour ; toujours au travail.
• Absence de « pauvreté » visible : Tant dans les mégapoles que dans les zones rurales, je ne constate AUCUN signe de pauvreté/misère. Les gens sont bien habillés, nourris, logés.
• Routes et autoroutes : Beijing est entouré de 5 périphériques concentriques. Le réseau routier est en excellent état. Les grands axes autoroutiers sont à péages. Dans les régions montagneuses, les ouvrages d’arts (viaducs et tunnels) sont imposants et innombrables.
• La pollution (air, eau, sonore) : Est très présente dans une grande partie du pays. La situation est vraiment grave dans certaines régions industrielles. Au milieu de grandes villes on voit des usines qui crachent des torrents de fumées toxiques et de micro particules.
• Les sites touristiques : sont hyper bien organisés, c’est du vrai tourisme de masse ! Les parkings sont grands et adéquats, il y suffisamment de postes de vente et de contrôle des billets. La signalétique est excellente, une discret service d’ordre canalise le flot de visiteurs. Des buggies électriques sont à la disposition des personnes à mobilité réduite.
• Les centres commerciaux : dans les grandes villes, ceux-ci sont nombreux, immenses et proposent de nombreuses marques internationales : Gucci, Prada, Dior, Rolex, etc., ils sont à la démesure du pays.
• Surveillance : « Big Brother » est omniprésent, omnipotent. Des zillions de caméras de surveillance couvrent le pays : routes, autoroutes, villages, villes, centre commerciaux, sites touristiques, on ne peut pas y échapper.
Traverser la Chine implique :
1/ Une agence agrée qui va suggérer un itinéraire, préparer une lettre d’invitation ad-hoc qui permettra au voyageur de faire sa demande de visa et mettre un guide à disposition des voyageurs durant la totalité du séjour. L’agence que j’ai utilisée (adventuretourchina.com) a bien maitrisé toutes les démarches et Yingchu (la guide) a été super professionnelle, agréable et flexible pour les détails. Le rapport qualité-prix (1700 € par véhicule) est excellent et je recommande fortement cette agence.
2/ Avoir un guide a UN inconvénient : il faut une place de disponible dans un des véhicules du convoi ! Voyageant seul, j’ai eu la chance de partager les heures de route avec Yingchu. Avoir un guide a de NOMBREUX avantages : Le guide facilite toutes les démarches : douanières pour l’entrée et la sortie, explications lors des (quelques) contrôles policier, sur les autoroutes à péages expliquer que mon Brutt n’est PAS un camion, mais un véhicule de tourisme (!), identification de bonnes places de bivouacs, réservations des hôtels, descriptions et guide pour les sites touristiques, traduction des menus dans les restaurants, faire l’interprète dans de nombreuses situations et même commander par internet des articles que nous souhaitions acheter et les réceptionner chez des amis, en bref une série de services qui nous permettra de faire cette traversée avec zéro souci logistiques !
2/ Voyager en convoi : Pour diminuer les frais, plusieurs véhicules se regroupent avec un guide et forment un convoi. Voyager en convoi demande des concessions et de la flexibilité : Quand je suis seul, je pars quand j’ai envie, en convoi on se donne une heure de départ et il faut mettre le réveil pour s’y tenir ! Quand on s’arrête pour un repas, il faut plus de temps pour décider dans quel restaurant aller et quels plats commander. Heureusement, après avoir constaté que nous savions nous débrouiller en navigation GPS, Yingchu nous laisse une certaine liberté et autonomie d’éclater le convoi et nous avons même pris des itinéraires un peu différents. Cette flexibilité a été possible grâce à l’excellent réseau cellulaire de la Chine qui nous permettait de rester en contact téléphonique et de messagerie à tout moment.
3/ Un pays cher ! Mes 28 jours et 5138 kilomètres vont couter plus de 6000€ En plus des frais d’agence, ce montant inclus un certain nombre de nuits dans des hôtels en pleine ville ou car il faisait déjà très froid !), les entrées des sites touristiques, le fuel et les péages autoroutiers. Mon budget « Tour du monde » explose pour la Chine…
Et le lien vers mon blog Chine: https://landroamer.blogspot.com/2019/03/china.html
Le sud-est asiatique
Laos, des montagnes et des plaines
Si au niveau géographique rien de change en sortant de Chine, nous sommes toujours dans une zone montagneuse de moyenne altitude partiellement boisée, le contraste est saisissant sous d’autres aspects. Infrastructures minimalistes et en mauvais état, des villages piteux, plein de gens oisifs et de nombreux enfants, des chiens errants et maigrichons alors que l’on ne voyait rien de cela avant la frontière. Premier arrêt dans la petite ville « frontière » de Luang Namtha avant de continuer sur la délicieuse et charmante ville de Luang Prabang. Elle mérite vraiment son label UNESCO. J’ai adoré ! En direction du sud, je tombe sur la ville « Far-West » de Vang-Vieng, style décrépi, post-hippy des année 70s, une faune de jeunes touristes bas de gamme semble apprécier l’endroit… Une visite de Vientiane ne va pas améliorer mon impression de ce pays qui est en train de se construire lentement.
Comme l’entrée en Thaïlande des camping-cars, et encore plus des camions véhicules d’habitation, est interdit par une loi datant de 2017, il faut utiliser des astuces pour espérer entrer dans ce pays. Plusieurs véhicules s’étant fait refouler 2-3 fois (il faut alors essayer un autre poste frontière), je vais rebrousser chemin, et aller tout au nord du Laos pour entrer en Thaïlande
=> Séjour de 26 jours - 1755 km.
Mon blog Laos : https://landroamer.blogspot.com/2018/11/laos.html
Thaïlande, le pays des contrastes
A la sortie du pont qui franchit le Mékong pour entrer en Thaïlande, la route fait une intersection avec 4 Stops : on transite de la voie de droite (Chine, Laos) à la voie de gauche (Thaïlande, Malaisie) de la chaussée ! Toujours en altitude, entouré de verdure, le centre de la ville de Chiang Rai est charmant, donc bien touristique. Je continue vers le sud et les ruines des temples de Chiang Mai et de Ban Mueang Kao, tous les deux classé par L’UNESCO : impressionnant. La mégalopole de Bangkok m’attend (8 millions d’habitants) des autoroutes à étages et des grands axes routiers essayent de limiter les embouteillages. La visite du palais royal et ses temples recouverts d’or me rappelle que ce pays n’a jamais été conquis ni colonisé. Pattaya est l’enfer (ou le nirvana ?) des stations balnéaires du sud-est asiatique : des plages immenses, remplies de retraités opulent en torse nu (souvent accompagnés d’un jeune asiatique de compagnie…) passent le temps à boire des bières. Le soir, une partie de la Grand-rue est fermé à la circulation automobile et devient une « Walking street », c’est la zone des bars à gogo girls, discos et femmes en toute petite-tenue…
Je suis invité à un rassemblement de Land Rover je fais donc un détour, mais je ne suis plus à quelques centaines de kilomètres près, et je vais y participer pour 24 heures avec plaisir. Trop génial de se faire accepter pleinement, de rencontrer des gens qui aiment voyager en 4x4 et vive l’esprit de convivialité des clubs !
Comme je souhaite rentrer en Suisse pour les fêtes de fin 2018, je n’ai pas le temps de profiter des belles plages au sud de Bangkok. Je file droit sur Kuala Lumpur en Malaisie car ce n’est évident de laisser son véhicule plus de 30 jour en Thaïlande.
=> Séjour de 17 jours - 2920 km.
Mon blog Thailande: https://landroamer.blogspot.com/2018/12/thailand.html
Malaisie péninsulaire, nature et jungles
De retour d’Europe, je visite Kuala Lumpur, belle grande ville, très étalée avec énormément de verdure entre les divers quartiers ; je n’ai jamais vu quelque chose de similaire ailleurs. En contrepartie de cette dispersion dans l’espace, on fait beaucoup de kilomètres entre les divers quartiers. La Malaisie c’est la rencontre relativement harmonieuse de 3 cultures : malaise, chinoise et indienne, on y trouve donc des quartiers très divers et on a le choix pour ses menus ! Des zones tropicales humides de plaine, je monte avec plaisir à 1500 m d’altitude, vers Tana Rata dans les Cameron Highlands pour retrouver de la fraîcheur. Des plantations de thé, de fraises et surtout une forêt recouverte de mousses sont un agréable changement avec la chaleur et l’humidité des plaines.
Sur l’ile de Penang, le centre historique de George Town est vivant, attirant, c’est un microsome des trois cultures du pays. De nouveau en hauteur, au Royal Belum State Park, je vais voir des rafflesias, les plus grandes fleurs qui existent au monde (elles peuvent atteindre 100 cm, 10 kg !) !
A Malacca, dans la cité historique, qui était un des points stratégiques du commerce maritime asiatique au temps des Sultans, avant que ne viennent les colonisateurs portugais, des Pays-Bas puis britannique, je me sens remonter le temps de quelques centaines d’années. Je continue ma route vers Singapore, mais je vais laisser le Roamer en Malaisie car c’est très coûteux de vouloir entrer dans ce pays avec une voiture étrangère. Après la visite de Singapore, je vais remonter à Port Klang (près de Kuala Lumpur) pour expédier le Land Roamer par un bateau roulier (roro) vers Kota Kinabalu dans la partie malaisienne de Bornéo. => Séjour de 58 jours - 1644 km.
Singapore, la sophistiquée
Déjà en entrant dans le pays, au service d’immigration, on sent que l’on entre dans un pays hyper organisé : tout est grand, beau, propre et fonctionne ! Je vais prendre un abonnement de 48 heures sur les bus à étages « Hop on-Hop Off », une façon pratique de visiter cette ville historique et moderne. Je visiterai le fascinant musée des civilisations asiatiques et le très célèbre « Raffles long bar », ne manquez pas de le visiter si vous allez dans cette ville. Comme en Malaisie, on y trouve les 3 groupes ethniques et cultures qui cohabitent. Le soir, beaucoup d’activité se passe sur le quai Clarke et à Riverside Point. Par une saine gestion, un objectif atteint de devenir le centre financier de l’Asie, l’économie de Singapore est florissante. On y trouve de nombreux bâtiments imposants qui atteste de cette dynamique. Bien entendu, le coût de la vie n’est pas le même que dans les pays avoisinants. C’est une ville hyper propre, jeter un chewing-gum ou un mégot de cigarette par terre est punissable d’une amende salée. Le pays est un heureux mélange de l’Asie et du monde Occidental. Mes quelques jours passé dans cette ville-état sont très agréables. Un dépaysement des autres pays de la sous-région.
=> Séjour de 3 jours.
Mon blog Malaisie : https://landroamer.blogspot.com/2019/02 ... aysia.html
Comment va le Brutt ?
• Ah, la, la… tout se paie un jour… Je savais que ce n’était PAS une bonne idée d’aller me promener dans le lac salé de Maranjab, en Iran. Malgré une longue séance minuteuse de lavage sous pression du camion à la sortie du lac, au cours des mois suivant des cristaux de sel vont fait leur œuvre destructrice dans mon alternateur et le moteur électrique du compresseur et ces deux organes commençaient à devenir capricieux. Après démontage et vérification à Kuala Lumpur le verdict tombe : à remplacer. L’alternateur est trouvé sur place et un nouveau compresseur avec son moteur 24V est livré par dans les 3 jours. NB : J’ai absolument besoin d’air comprimé pour actionner les vitesses courtes et les blocages de différentiels.
• Je profite de cet arrêt pour améliorer la ventilation de la cellule : pose de volets à rideaux qui peuvent s’ouvrir quand les portes arrière du camion sont ouvertes : le grand luxe quand il fait chaud !
Encart : Les clubs Land Rover du sud-est asiatique.
Les possesseurs de Land Rover Series, Defender, Discovery I et II (avec exclusion des modèles récents, trop « nouveaux riches ») se sont regroupés en clubs de la marque de Solihull dans les pays anglophones de la sous-région. Ils organisent régulièrement des événements, des sorties, des voyages et font des raids tout-terrain (pur et dur) dans la jungle. Afin de soigner leurs relations publiques, ils organisent aussi des sorties ayant un but social, style améliorer les routes d’accès à des villages perdus dans la jungle, ce qui leurs permet aussi de se faire plaisir à treuiller et de franchir des rivières et bourbiers ! Ils ont un vrai esprit de solidarité et d’entraide pour obtenir des pièces et garder ces véhicules d’un âge certain en état de circuler. Des ateliers de mécanique spécialisé pour ces types de véhicules existent dans plusieurs grandes villes.
Mon Land Roamer ayant été « adopté » par les aficionados de Land Rover (le fait que je possède toujours ma fidèle Land Rover Série III de 1977 contribue à mon insertion dans le clan !) qui forment des clubs très soudé dans ces pays, du coup des membres me recommande de l’un à l’autre au fil de mon voyage, c’est hyper sympa de rencontrer de nombreuses personnes de cette façon.
.