Salut à tous !
A près la Pologne on à passé l'été en camp de baguage sur l'Estuaire de La Loire. De retour dans les Alpes, j'ai enfin un peu de temps pur vous faire partager le récit de nos aventures, et du B…
Notre petite histoire que l'on va vous raconter, c'est avant tout celle d'une passion pour les oiseaux et le monde vivant, pour le voyage et l'aventure, mais aussi du goût de la liberté, des grand espaces, des rencontres et des échanges tout en essayant de faire quelque chose d'utile pour les générations futures...
Tout à commencé lors d'un camp de baguage ( site ou l'on capture des oiseaux pour leur poser des bagues métal, afin d'assurer différents suivis), où nous avons fait l'heureuse connaissance de personnes totalement dévoués à la connaissance et la protection des oiseaux migrateurs, notament en Afrique de l'Ouest. Un peu impressionné par leur combat on s'est dit avec ma demoiselle que ce serait bien de leur filer un coup de main... C'est comme ça que nous nous sommes embarqués dans un projet un peu dingue et ambitieux :
Partir en Afrique de l'ouest, à la recherche de zones d'hivernages favorables au phragmite aquatique.
- Zone humide de Guimi
Il faut que je vous explique un peu le contexte, même si c'est certainement pour vous pas le plus passionnant, c'est quand même le plus important...
Ce petit passereau d'à peine 10 grammes est actuellement en voie d'extinction. Menacé par la destruction de son habitat, il est une véritable sentinelle de la qualité écologique de nombreux milieux. Cependant, le manque de connaissance dont nous disposons à son sujet ( c'est qu'il est sacrément discret cet animal ! ), font de cet oiseau une espèce très difficile a protéger.
- Phragmite aquatique
Inféodé a des milieux humides particuliers, il traverse chaque année toute 'Europe, le Maroc puis le Sahara pour passer l'hiver dans différentes zones humides du Sénégal, de la Mauritanie et du mali.
La fin de l'été en Europe correspond à la fin de la saison des pluies dans le sahel. De ce fait des zones habituellement désertiques telle les "tamourts" se transforment en véritables oasis, capables de recevoir des milliers d'oiseaux pour la saison hivernale.
La preuve est faite que les populations d’oiseaux européennes sont très fortement influencées par ces conditions d’hivernage
Voilà, seulement c'est l'Afrique…
En Europe d’importants moyens se mettent en place pour protéger les zones humides car 50% des oiseaux et 30% des espèces végétales en dépendent, mais aussi de nombreuses activités humaines. (En France, on estime que près de 67% des zones humides ont disparu depuis le début du XXe siècle. )
Mais jusqu’à maintenant la situation africaine reste floue…
Trop peu de données, de personnes impliquées...
Cependant ces zones humides sahéliennes sont soumises à de terribles pressions ( sur exploitation, sécheresse, drainages, rizicultures…)
Le décor est planté, le travail à faire est en Afrique de l'ouest. Reste plus qu'à partir explorer les zones humides sahéliennes dans le but de trouver des réponses scientifiques à nos questions et surtout de proposer des mesures de gestion de ces zones, en accord et en cohérence avec les problématiques locales de développement.
C'est comme ça qu'on a décidé de s'impliquer complètement dans ce projet, fini le travail, fini l'appart, et fini les « grands » projets
On commence par revendre notre 4x4 pour financer un véhicule plus adapté… Il nous faut plus de place, un lit, de l'eau, de l’électricité, et surtout pouvoir rouler partout...
Trois mois plus tard, après maintes tribulations et de nombreux litres de sueur, nous voilà au volant de notre B110 4x4, en route pour le Maroc !
- sur la route
Une halte à Rabat nous permet de faire les visas, changer tous les joints d'admission et d'échappement, un bisous à la petite sœur, et c'est reparti pour le sahara.
- Premier couscous dans le B
- "-j'ai envie de pisser
-bah arrête toi
-non non ça va je me retiens
-mais arrête toi tu vas pas te retenir !"
J'aurais dû me retenir !
- Et toujours ce vent...
Après dix jours de route, une portière arrachée et beaucoup de litres de gasoil nous approchons enfin de notre destination...
Sous un soleil déclinant, une odeur rance de poissons séchés et les cris incessant de milliers d'oiseaux voilà enfin le Delta du Sénégal, paré de ses plus belles couleurs pour nous accueillir...
Nous rejoignons le reste de notre équipe ainsi que nos amis du Parc National du Diawling et commençons sans plus tarder la tâche qui nous incombe.
Petit à petit, les journées se mettent en place, au rythme des oiseaux, du thé et des embourbements...
Ainsi nous prospectons le Delta côté mauritanien du fin fond du Parc National jusqu'au lac R'kiz.
- Lac R'kiz
Le personnel du parc nous à ensuite convié à effectuer différentes missions dans une zone reculée du Diawling. Cela voulait dire trois jours à se faire secouer à l'arrière des pick-up, dormir sous la khaima, manger du chameau et boire l’éternel thé, explorer les dunes rouges et leur colonies de singes, compter 60 000 flamants, les outardes, les sternes.... Au final ce fut pour nous une belle façon de terminer l'année !
- Les dunes rouges
- Séance ornitho
- notre bureau
Suite à une observation d'un phragmite aquatique en 2012 dans la toute nouvelle réserve du N'diael au Sénégal, nous avons été appelés pour confirmer cette donnée. Direction Rosso pour prendre le bac, car depuis peu, il faut un visa biométrique pour rentrer au Sénégal. Or c'est le seul post de frontière équipé en conséquence. Après avoir payé les diverses et nombreuses dividendes nous débarquons sur le sol Sénégalais. Oui mais voilà, les véhicules de plus de 8 ans ne peuvent rentrer... Malgré nos autorisations et attestations délivrées par le colonel (et oui c'est l'armée qui gère l'environnement au Sénégal), il va falloir s'armer de patience... 2 jours de négociation plus tard nos obtenons finalement notre passavant pour 10 jours...
Malheureusement, après trois jours intenses de prospections et de baguage, le N'diael n'a pas voulu nous livrer ses secrets. C'est Bredouille que nous nous rabattons sur le Parc National du Djoudj, où se situe actuellement une des seules station d'hivernage connue de notre petit phragmite. Les quelques jours restant nous ont tout de même permis de capturer 28 phragmites aquatiques dont plusieurs contrôles ! ( = individus ayant étés bagués ailleurs ).
- prospection dans la réserve du N'diael, autre atout du B ;)
- nos maisons
Nos passavant expirant, il est l'heure pour nous de retourner en Mauritanie. De plus nous sommes attendus pour donner un sérieux coup de main sur le comptage international annuel Wetland. Il faudra pas moins de trois jours à s'user les yeux pour dénombrer près de 175 000 oiseaux.
S'en suit une petite semaine à la capitale histoire de boucler quelques rapports et refaire une petite santé aux véhicules déjà bien sollicités.
Le B souffre notamment d'un problème d'arbre de transmission avant et d'un bruit inquiétant au niveau de la distribution. Malgré la bonne volonté des mécanos locaux, je repart avec le même bruit et un arbre rallongé mais qui tourne pas rond...
Espérons que ça tienne encore un peu car il nou reste un gros morceau à boucler : le Parc National du Banc D'Arguin. Nous avons eu l'opportunité de participer au comptage intégral du Parc qui à lieu tous les 12 ans, en partenariat avec une équipe hollandaise.
Là, c'est 2 semaines qu'ils nous a fallut, 2 bateaux, 3 4x4 plus le B ( qui s'est fièrement défendu!) et plus d'une 20 aines d'ornithologues pour compter plus de 1,5million d'oiseaux !!!
Malheureusement, après 3 mois de travail de terrain intense, de découvertes, d'échanges et de litres de thés ingurgités, c'est l'heure des au-revoir... Nous laisson cette zone extraordinaire à sa quiétude habituelle et la rendons à nos amis à plumes, en espérant les revoir aussi nombreux les prochaines années...
Une dernière petite virée sur la plage pour retourner à Nouakchott, et cette fois c'est pour de bon qu'il faut quitter le pays...
- journée échec, impossible de débarquer
- comment occuper ses journées, compter les oiseaux
- retour par la Plage
Sur le retour nous nous sommes tout de même permis le loisir de promener notre camion à travers les paysages Marocains, les pistes de l'Atlas, les dunes de M'Hamid, la Vallée des roses, La vallée du Paradis, les coins réputés et d'autre complètement perdus...
Après deux mois à se promener c'est avec une certaine déception que nous décidons de rentrer en France. Malgré de beaux paysages, le pays ne nous laisse pas un souvenir intarissable. De nombreux problèmes avec les gens, un pays en total recherche d'identité coincé entre développement et traditions, et comme d'hab, c'est la nature qui déguste... Quelle différence avec la Mauritanie ! Trop peut-être pour nous, vivement le retour à la « non » civilisation !
- Quelque part vers Agadir
- Station marocaine
Voici donc le récit de notre petit périple, c'est certes pas un tour du monde ni l’expérience ultime du tout terrain, mais quant à la question du véhicule adapté à l'usage, je pense que cette histoire apporte « notre » réponse.
Depuis mes 16 ans je rêve de conduire un B110 4x4. Jamais je n'aurais imaginer traverser le désert avec, explorer les parc Nationaux Africains, prospecter les zones humides Sahéliennes, tout ça dans le but qui m'est le plus cher : connaître le monde vivant afin de le préserver.
Voilà, merci d'avoir lu tout ça, et on espère que c'est juste le début d'un long récit
Arvi
Nico & Math