A propos de véhicules qui polluent...
Posté : 12 nov. 2013 20:16
Bonjour
Il y a longtemps que je pense ce qui suit, au pif et à la louche... voilà de quoi étayer mon sentiment avec bon nombre de paramètres qui me manquaient.
Ceci ne doit pas annihiler le besoin de recherches pour des solutions alternatives mais on nous bourre le mou une fois de plus.
Cordialement
Yves
De plus en plus d'études tendent à prouver que la fabrication de voitures électriques ou hybrides n'est pas aussi "verte" que veulent bien le prétendre les fabricants. En cause, les modes de production de ces voitures, particulièrement énergivores, ainsi que les sources d'énergie utilisées pour leur alimentation, tel que le photovoltaïque. La voiture électrique : avancée technologique ou invention marketing ?
Les voitures électriques sont-elles vraiment propres ?
L’année dernière, la Californie a adopté une loi prescrivant que d’ici 2015, 15 % des véhicules neufs commercialisés dans cet Etat ne produisent pas ou prou de gaz à effet de serre. Nombre d’associations de protection de l’environnement saluent cette décision qui obligera les Californiens à acheter davantage de véhicules électriques, hybrides et à hydrogène. Moi aussi, j’ai été un adepte pendant un temps de ce type de véhicule.
Ozzie Zehner, auteur, Université de Californie à Berkeley.
Il y a une vingtaine d’années, CNN a présenté un véhicule hybride que j’ai fabriqué de mes propres mains. J’ai ensuite tourné une vidéo où l’on me voit le sourire aux lèvres, avançant et reculant au volant de cette voiture fonctionnant au gaz et à l’électricité. A l’époque, je pensais qu’il s’agissait d’une solution particulièrement respectueuse de l’environnement. Mais je me trompais.
La voiture électrique : une technologie à double tranchant ?
Les enjeux d’un véhicule à carburant de substitution ne sont pas faciles à déterminer. Par exemple, une voiture électrique est-elle véritablement une alternative à un véhicule à essence ou au diésel si, en définitive, son moteur est alimenté par de l’énergie nucléaire et du charbon au lieu du pétrole ? Une évaluation réalisée par la Royal Society of Chemistry a montré que si l’on adoptait intégralement la voiture électrique en Grande-Bretagne, cela ne réduirait que de 2 % les émissions de CO2 dans tout le pays. L’année dernière, une étude lancée par le Congressional Budget Office des Etats-Unis a révélé que les véhicules électriques subventionnés « ne permettront pas ou quasiment pas de réduire la consommation totale d’essence et les émissions de gaz à effet de serre du parc automobile national dans les prochaines années ».
“
Chaque source d’énergie présente son lot spécifique d’effets secondaires
”
Depuis lors, les constructeurs automobiles et les agences de marketing profitent du fait que chaque source d’énergie présente son lot spécifique d’effets secondaires pour créer le cadre de discussion qui sert le mieux leurs intérêts. Les fabricants de véhicules électriques aiment à souligner, par exemple, que leurs véhicules peuvent être alimentés par des sources d’énergie renouvelables, telles que l’énergie solaire. Même si cela était possible à grande échelle, la production de cellules photovoltaïques en conséquence aurait des effets secondaires néfastes.
Les cellules photovoltaïques contiennent des métaux lourds et leur production libère des gaz à effet de serre tels que l’hexafluorure de soufre qui, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, a un potentiel de réchauffement climatique 23 000 fois plus élevé que le CO2. De plus, des carburants fossiles sont utilisés pour extraire les matières premières requises pour la production de cellules solaires et d’éoliennes, de même que pour leur fabrication, assemblage et maintenance. Il en va de même pour les centrales électriques utilisées à titre de sécurisation. Par ailleurs, le démantèlement de ces installations exige lui aussi un recours massif aux carburants fossiles. Les partisans des véhicules électriques sont enthousiastes à l’égard des énergies renouvelables mais ils ont tendance à occulter leur impact sur l’environnement.
La voiture électrique ne supprime pas les effets secondaires négatifs de la circulation automobile. Elles se contentent de déplacer les problèmes, et ce dans des domaines où ils deviennent plus opaques et plus difficiles à régler. Si on se met à remplacer un type d’effets secondaires par un autre, les choses deviennent confuses. Cela permet alors aux agences de marketing et de communication, magnats de la presse, militants écologistes et autres de définir le cadre qui les arrange.
Voiture électrique : des processus de production énergivores
Ainsi, les fabricants de voitures électriques avancent que leurs clients peuvent recharger leur véhicule au prix de 0,1 $ par kWh, soit une somme très modique rapportée au kilométrage parcouru. Or, si les automobilistes veulent aller plus loin que le bout du câble électrique qui relie leur véhicule à leur garage, ils ne pourront pas tirer parti de cet avantage financier. Ils devront alors s’équiper d’une batterie qui ne peut être rechargée qu’un nombre limité de fois avant d’être remplacée, ce qui est une source de dépense considérable.
C’est la phase de fabrication d’un véhicule électrique, et non le carburant, qui représente le principal poste de dépense. Ainsi, les batteries de nouvelle génération sont tellement onéreuses à produire que l’argument des 0,1 $ par kWh devient négligeable. Même si le prix des batteries pour les voitures électriques baissait, le coût occasionné par l’extraction des minéraux requis n’en resterait pas moins très élevé.
Il faut une grande quantité de carburants fossiles pour produire une voiture électrique. Comme les batteries sont lourdes, les constructeurs automobiles s’efforcent d’alléger les autres composantes des véhicules. En conséquence, une voiture électrique est composée d’une multitude de pièces en matériaux légers, dont la fabrication et la transformation exigent beaucoup d’énergie – notamment celles contenant du carbone et de l’aluminium. Enfin, la production de moteurs et de batteries électriques requiert elle aussi davantage d’énergie.
Une étude menée par des universités américaines conclut que, d’ici 2030, les véhicules hybrides et électriques tributaires du réseau électrique provoqueront davantage de dommages environnementaux que les véhicules traditionnels à essence, même si l’on tient compte du progrès technique.
Même si les compagnies minières opéraient plus proprement (ce qui exigerait un renforcement de la législation au niveau international) et si les ingénieurs arrivaient à accroître la capacité de stockage des batteries (ce qui se fera très lentement), il subsisterait quand même un problème non négligeable. En effet, les véhicules à carburant de substitution définissent et entretiennent des modes de vie qui sont difficilement concevables sans voiture.
La circulation, nerf de la guerre écologique
Le phénomène de périurbanisation est clairement remis en cause par les idéaux à long terme du mouvement en faveur de l’environnement. Le modèle actuel de la banlieue - avec ses zones résidentielles et hypermarchés desservis par des grandes routes et des autoroutes - a entraîné un déploiement de ressources énergétiques inimaginable une génération plus tôt.
“
En y regardant de plus près, abandonner la voiture à essence au profit de la voiture électrique s’apparente plutôt au fait de changer de marque de cigarette.
”
En y regardant de plus près, abandonner la voiture à essence au profit de la voiture électrique s’apparente plutôt au fait de changer de marque de cigarette. En dépit du battage médiatique autour des véhicules hybrides et électriques, certains milieux ont tendance à tomber dans les clichés à propos de ces engins. Car ceux-ci peuvent certes offrir des solutions partielles dans certains cas, mais ceux-ci s’avèrent malheureusement très limités.
Repenser la ville, penser la mobilité de demain
Il n’est pas acceptable que des médecins fassent l’éloge de la cigarette. Dans la même logique, peut-on accepter que des personnes soucieuses de l’environnement promeuvent des véhicules à carburant de substitution ? Certaines communautés disent résolument non. Et elles montrent aux citoyens soucieux de l’environnement comment atteindre leurs objectifs en soutenant des options plus durables, comme la conception de quartiers piétonniers, des itinéraires cyclables, le covoiturage, les mesures de modération de la circulation (consistant à aménager le réseau routier de façon à ralentir ou à réduire le trafic automobile, notamment par des trottoirs plus larges ou des ronds-points), et faciliter les déplacements de la population.
Ces stratégies de transport ont été couronnées de succès dans le monde entier. Outre leur impact positif sur l’environnement, elles peuvent rendre les quartiers plus vivants, plus accessibles financièrement parlant et accroître la qualité de vie des résidents. De telles stratégies « vertes », aptes à améliorer la vie des populations plutôt qu’à vider leur portefeuille, ont de bonnes chances de devenir populaires.
Voici une idée source d’énergie positive !
Ozzie Zehner est l’auteur de “Green Illusions: The Dirty Secrets of Clean Energy and the Future of Environmentalism.” Il est enseignant invité à l’Université de Californie à Berkeley.
Il y a longtemps que je pense ce qui suit, au pif et à la louche... voilà de quoi étayer mon sentiment avec bon nombre de paramètres qui me manquaient.
Ceci ne doit pas annihiler le besoin de recherches pour des solutions alternatives mais on nous bourre le mou une fois de plus.
Cordialement
Yves
De plus en plus d'études tendent à prouver que la fabrication de voitures électriques ou hybrides n'est pas aussi "verte" que veulent bien le prétendre les fabricants. En cause, les modes de production de ces voitures, particulièrement énergivores, ainsi que les sources d'énergie utilisées pour leur alimentation, tel que le photovoltaïque. La voiture électrique : avancée technologique ou invention marketing ?
Les voitures électriques sont-elles vraiment propres ?
L’année dernière, la Californie a adopté une loi prescrivant que d’ici 2015, 15 % des véhicules neufs commercialisés dans cet Etat ne produisent pas ou prou de gaz à effet de serre. Nombre d’associations de protection de l’environnement saluent cette décision qui obligera les Californiens à acheter davantage de véhicules électriques, hybrides et à hydrogène. Moi aussi, j’ai été un adepte pendant un temps de ce type de véhicule.
Ozzie Zehner, auteur, Université de Californie à Berkeley.
Il y a une vingtaine d’années, CNN a présenté un véhicule hybride que j’ai fabriqué de mes propres mains. J’ai ensuite tourné une vidéo où l’on me voit le sourire aux lèvres, avançant et reculant au volant de cette voiture fonctionnant au gaz et à l’électricité. A l’époque, je pensais qu’il s’agissait d’une solution particulièrement respectueuse de l’environnement. Mais je me trompais.
La voiture électrique : une technologie à double tranchant ?
Les enjeux d’un véhicule à carburant de substitution ne sont pas faciles à déterminer. Par exemple, une voiture électrique est-elle véritablement une alternative à un véhicule à essence ou au diésel si, en définitive, son moteur est alimenté par de l’énergie nucléaire et du charbon au lieu du pétrole ? Une évaluation réalisée par la Royal Society of Chemistry a montré que si l’on adoptait intégralement la voiture électrique en Grande-Bretagne, cela ne réduirait que de 2 % les émissions de CO2 dans tout le pays. L’année dernière, une étude lancée par le Congressional Budget Office des Etats-Unis a révélé que les véhicules électriques subventionnés « ne permettront pas ou quasiment pas de réduire la consommation totale d’essence et les émissions de gaz à effet de serre du parc automobile national dans les prochaines années ».
“
Chaque source d’énergie présente son lot spécifique d’effets secondaires
”
Depuis lors, les constructeurs automobiles et les agences de marketing profitent du fait que chaque source d’énergie présente son lot spécifique d’effets secondaires pour créer le cadre de discussion qui sert le mieux leurs intérêts. Les fabricants de véhicules électriques aiment à souligner, par exemple, que leurs véhicules peuvent être alimentés par des sources d’énergie renouvelables, telles que l’énergie solaire. Même si cela était possible à grande échelle, la production de cellules photovoltaïques en conséquence aurait des effets secondaires néfastes.
Les cellules photovoltaïques contiennent des métaux lourds et leur production libère des gaz à effet de serre tels que l’hexafluorure de soufre qui, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, a un potentiel de réchauffement climatique 23 000 fois plus élevé que le CO2. De plus, des carburants fossiles sont utilisés pour extraire les matières premières requises pour la production de cellules solaires et d’éoliennes, de même que pour leur fabrication, assemblage et maintenance. Il en va de même pour les centrales électriques utilisées à titre de sécurisation. Par ailleurs, le démantèlement de ces installations exige lui aussi un recours massif aux carburants fossiles. Les partisans des véhicules électriques sont enthousiastes à l’égard des énergies renouvelables mais ils ont tendance à occulter leur impact sur l’environnement.
La voiture électrique ne supprime pas les effets secondaires négatifs de la circulation automobile. Elles se contentent de déplacer les problèmes, et ce dans des domaines où ils deviennent plus opaques et plus difficiles à régler. Si on se met à remplacer un type d’effets secondaires par un autre, les choses deviennent confuses. Cela permet alors aux agences de marketing et de communication, magnats de la presse, militants écologistes et autres de définir le cadre qui les arrange.
Voiture électrique : des processus de production énergivores
Ainsi, les fabricants de voitures électriques avancent que leurs clients peuvent recharger leur véhicule au prix de 0,1 $ par kWh, soit une somme très modique rapportée au kilométrage parcouru. Or, si les automobilistes veulent aller plus loin que le bout du câble électrique qui relie leur véhicule à leur garage, ils ne pourront pas tirer parti de cet avantage financier. Ils devront alors s’équiper d’une batterie qui ne peut être rechargée qu’un nombre limité de fois avant d’être remplacée, ce qui est une source de dépense considérable.
C’est la phase de fabrication d’un véhicule électrique, et non le carburant, qui représente le principal poste de dépense. Ainsi, les batteries de nouvelle génération sont tellement onéreuses à produire que l’argument des 0,1 $ par kWh devient négligeable. Même si le prix des batteries pour les voitures électriques baissait, le coût occasionné par l’extraction des minéraux requis n’en resterait pas moins très élevé.
Il faut une grande quantité de carburants fossiles pour produire une voiture électrique. Comme les batteries sont lourdes, les constructeurs automobiles s’efforcent d’alléger les autres composantes des véhicules. En conséquence, une voiture électrique est composée d’une multitude de pièces en matériaux légers, dont la fabrication et la transformation exigent beaucoup d’énergie – notamment celles contenant du carbone et de l’aluminium. Enfin, la production de moteurs et de batteries électriques requiert elle aussi davantage d’énergie.
Une étude menée par des universités américaines conclut que, d’ici 2030, les véhicules hybrides et électriques tributaires du réseau électrique provoqueront davantage de dommages environnementaux que les véhicules traditionnels à essence, même si l’on tient compte du progrès technique.
Même si les compagnies minières opéraient plus proprement (ce qui exigerait un renforcement de la législation au niveau international) et si les ingénieurs arrivaient à accroître la capacité de stockage des batteries (ce qui se fera très lentement), il subsisterait quand même un problème non négligeable. En effet, les véhicules à carburant de substitution définissent et entretiennent des modes de vie qui sont difficilement concevables sans voiture.
La circulation, nerf de la guerre écologique
Le phénomène de périurbanisation est clairement remis en cause par les idéaux à long terme du mouvement en faveur de l’environnement. Le modèle actuel de la banlieue - avec ses zones résidentielles et hypermarchés desservis par des grandes routes et des autoroutes - a entraîné un déploiement de ressources énergétiques inimaginable une génération plus tôt.
“
En y regardant de plus près, abandonner la voiture à essence au profit de la voiture électrique s’apparente plutôt au fait de changer de marque de cigarette.
”
En y regardant de plus près, abandonner la voiture à essence au profit de la voiture électrique s’apparente plutôt au fait de changer de marque de cigarette. En dépit du battage médiatique autour des véhicules hybrides et électriques, certains milieux ont tendance à tomber dans les clichés à propos de ces engins. Car ceux-ci peuvent certes offrir des solutions partielles dans certains cas, mais ceux-ci s’avèrent malheureusement très limités.
Repenser la ville, penser la mobilité de demain
Il n’est pas acceptable que des médecins fassent l’éloge de la cigarette. Dans la même logique, peut-on accepter que des personnes soucieuses de l’environnement promeuvent des véhicules à carburant de substitution ? Certaines communautés disent résolument non. Et elles montrent aux citoyens soucieux de l’environnement comment atteindre leurs objectifs en soutenant des options plus durables, comme la conception de quartiers piétonniers, des itinéraires cyclables, le covoiturage, les mesures de modération de la circulation (consistant à aménager le réseau routier de façon à ralentir ou à réduire le trafic automobile, notamment par des trottoirs plus larges ou des ronds-points), et faciliter les déplacements de la population.
Ces stratégies de transport ont été couronnées de succès dans le monde entier. Outre leur impact positif sur l’environnement, elles peuvent rendre les quartiers plus vivants, plus accessibles financièrement parlant et accroître la qualité de vie des résidents. De telles stratégies « vertes », aptes à améliorer la vie des populations plutôt qu’à vider leur portefeuille, ont de bonnes chances de devenir populaires.
Voici une idée source d’énergie positive !
Ozzie Zehner est l’auteur de “Green Illusions: The Dirty Secrets of Clean Energy and the Future of Environmentalism.” Il est enseignant invité à l’Université de Californie à Berkeley.