Bonjour ... et suite...
Je crois que "ces responsabilités" tournantes se mettent en place automatiquement (c'est naturel et ce serait stupide de ne pas profiter du savoir des autres) en fonction des capacités de chacun... SI ... ça se passe bien. Mais la réussite d'un voyage ne peut s'hypothéquer sur une "nécessaire mise en commun", ce doit être un "sous produit" et non une condition préalable car en cas d'éclatement ce serait une cata.
Je n'ai jamais voulu faire de traversées océaniques à plusieurs bateaux (même pas à deux). Je ne crois pas qu'on puisse faire de comparaison, la mer et la terre ne se gérent pas de la même façon. Mais il peut y avoir un état d'esprit identique ou équivalent. Ma philosophie nautique étant que la sécurité au large sur un petit voilier ne peut venir
absolument que de soi même. Il y a même bon nombres de facteurs aggravant si on fait des traversées en "groupage" (ce qui est d'ailleurs très difficile sans moyen de communication sophistiqué) Par contre se grouper pour aller musarder le long de côtes inhospitalières pour, en autres, assurer une surveillance tournante des bateaux au mouillage, ou tout simplement être mieux respectés par l'aspect "forces en commun" c'est utile, efficace et ça enléve beaucoup de stress. Celà se fait par l'opportunité des rencontres et l'organisation de petits programmes communs liés à un objectif bien ciblé. Ceci ne m'a pas empêché d'avoir des "rendez vous" avec des bateaux amis de rencontre. Nous avons réussi ainsi à vivre en commun beaucoup de chose sur un quasi 1/2 tour du monde (5 bateaux concernés à des moments différents, des lieux différents, rarement les 5 ensemble mais se retrouvant ici et là pour de nouveaux partages temporaires). Ces "rendez vous" ne comportaient jamais d'obligation ni de dates contraignantes. Le plus grand risque en mer est de devoir respecter une date. On est obligé dans ces cas de négliger des paramètres cruciaux pour la sécutité. Certains paramètres peuvent sembler annodins, ce dont il faut beaucoup se méfier car les paramètres annodins peuvent s'empiler les uns sur les autres à un moment donné pour aboutir à des situations très graves.
On doit impérativement partir quand tous les paramètres sont favorables. Et surtout, on doit pouvoir faire demi tour si "on sent pas le truc" ou changer tout le programme, y compris en cours de route, pour "reprendre la main". Il m'est souvent arrivé de le faire. J'y ai trouvé une immense satisfaction, voire fierté, avec en prime une sensation épanouie de mettre en premier le "bien vivre".
Cette vision est bien sûr personnelle, celle de ma façon de voyager et de voir les choses de la vie. Je n'ai aucun récit palpitant à narrer pouvant faire montrer l'adrénaline...
Il me faudra quelques années de pratique pour adapter ma philophie sur terre avec un camping car 4x4, comprendre et connaitre cet environnement différent de celui que j'ai pratiqué.
On peut faire le lien avec les mentions "d'échec" figurant dans ce post. Je ne crois pas que renoncer, stopper, différer soit un échec. C'est aussi très "formateur" et enrichissant. Dans ce même registre, des tas de couples se séparent en vivant une vie dite "pépére", en ayant jamais fait la moindre traversée qu'elle soit nautique ou terrestre. Et je connais pas mal de couples ayant vécu de nombreuses années sur l'eau avec des tas d'aventures qui finissent aussi par se séparer alors qu'on pouvait immaginer qu'ils avait construit ainsi une relation du genre "béton armé à toutes épreuves".
Je vais aller faire un peu de polyester pour la cuve de mon frigo.... occupation plus "terre à terre"
![Smile :)](./images/smilies/icon_smile.gif)
On ne peut pas être que dans le rêve... encore que... les mains dans la résine ou les fils électriques soit une bonne part du rêve à déguster aussi.
Cordialement
Yves