Depuis le départ de notre histoire commune avec White Tatou, l'effet kangourou dans les successions de bosses nous a vraiment affligés. Faut dire que des barres de torsion à l'avant sur un bazard de ce poids... les ingénieurs de chez Iveco avaient dû fumer la moquette quand ils ont dessiné le train avant !
Après moulte gamberges mécanicos-budgétaires avec mon épouse, on s'est dit:
1/ Les barres de torsion sont trop faiblardes, d'où l'arrivée rapidement en fin de course des bras de suspension sur les butée de caoutchouc, ce qui provoque le rebond ;
2/ Les amortos d'origine sont proche d'une pompe à vélo bas de gamme, et ne peuvent donc pas contrer le rebond (détente peu freinée) pas plus que la vitesse de la compression.
Un tour d'horizon du marché des amortisseurs, et bien sûr également des différents sujets sur la question dans les forums de notre site préféré, nous a rapidement déterminés à nous orienter vers les modèles Scorpion développés par Suspension sport en Alsace pour nos petits camions.
Il faut dire également que j'ai eu l'occasion de juger de la qualité de leur travail il y a trois ans, à la suite de la réfection/modification des settings que je leur avait fait faire sur l'amortisseur de ma Buell M2, une moto type roadster un peu spéciale à base de moteur de Sporster (Harley-Davidson) revisité.
Ultime argument : le rapport qualité prix. Sachant que le moindre amortisseur à gaz avec ressort pour une bécane coûte 700 à 800 euros pièce, on s'est dit qu'un kit de qualité conçu sur mesure pour le Daily 4x4, reconditionnable de surcroît, à 1600 euros les quatre pièces, était une solution intéressante.
Nous avons donc pris les options suivantes:
- A l'avant, deux amortisseurs double effet à gaz, à bombonne séparée (meilleur refroidissement et diminution de l'émulsion de l'huile) et ressort d'assistance réglable comme en moto. Il est important en effet d'obtenir, outre un meilleur freinage hydraulique de la compression et de la détente, une assistance des barres de torsion visiblement dépassées par la charge sur l'essieu avant de ce petit camion.
- A l'arrière, deux amortisseurs double effet à gaz mais sans bombonne séparée et sans ressort d'assistance, les lames de ressort d'origine remplissant assez bien leur office et l'effet de pompage étant beaucoup moins prononcé à l'arrière, les amortisseurs chauffent beaucoup moins.
En dehors des vis oxydées ou des filetage recouverts d'Epoxy, le démontage des pompes à vélo d'origine ne nous a pas posé de problème.
Le montage des Scorpions demande cependant un peu de patience et d'énergie.
A l'arrière, les tampons de polyamide de l'attache du haut doivent être un peu compressés pour rentrer entre les deux entretoises de la traverse de châssis.
A l'avant, les Scorpions, un peu plus encombrants que les amortisseurs d'origine, touchent le support de butée caoutchouc. Il faut donc ajouter une ou deux rondelles (diamètre 16mm) à l'entretoise d'origine de la vis.
Par ailleurs, il faut compresser l'amortisseur de près de 10 cm pour enfiler son oeil inférieur sur la vis du bras inférieur, même roue pendante. Impossible à faire à la main, même en détendant entièrement le ressort. Après avoir mis en place la fixation supérieure sans la serrer, on a finalement comprimé l'amortisseur à l'aide d'un cric rouleur hydraulique pour mettre en place la fixation du bas. On peut sans doute faire les choses plus facilement en utilisant une griffe de compression de ressort (que je ne possède pas), mais avec le cric, ça le fait.
Après ça, y'a plus qu'à choisir l'emplacement de la bombonne de gaz, en prenant garde à ne pas gêner le mouvement de la durit de frein lors des braquages maxis. Au final, ça nous a quand même pris une petite journée sans se presser pour les quatre.
On n'a pas encore beaucoup roulé depuis la pose (on était encore il y a quelques jours attelés au remontage de la boite à vitesses révisée...) mais une quarantaine de kilomètres sur les routes les plus pourries de l'Oise (et ça ne manque pas) nous ont permis de voir que côté comportement c'était le jour et la nuit. L'enfoncement est bien freiné sur les gros nids de poule et la détente, sans être trop dure, maîtrise enfin les rebonds à répétition sur les successions de bosses.
On ne manquera pas de rajouter des commentaires quand on aura un peu plus de recul.
- L'amortisseur arrière avec son soufflet de protection, comme sur les fourches classiques des motos d'enduro.
- Une autre vue de l'amortisseur arrière.
- L'amortisseur avant: une belle pièce qui fait penser aux très réputés Ohlins. On espère qu'ils seront aussi bons...
- Avec cette vue un peu plus reculée, on distingue bien la bombonne de gaz fixée en haut à gauche sur la poutre du châssis.
- Cette vue depuis l'extérieur du passage de roue permet de voir le chemin de la durit de gaz et la fixation de la bombonne séparée.