Voilà un post finalement qui s'avère beaucoup plus philosophique qu'on ne pourrait le penser.
Pour répondre aux arguments de Pascal, je dirais que le féminisme n'a pas lieu d'être. S'il existe, c'est que nous sommes encore dépendants, inconsciemment certainement de manière collective, de 40 à 50 siècles de domination masculine sur les différents types de sociétés humaines constituées au fil de l'histoire: le patriarcat.
Il y a bien eu parfois quelques exceptions en Chine ou en Amérique du sud, mais le matriarcat fut somme toute très tôt compris comme le pendant symétrique du patriarcat, pour désigner un type de société où les femmes détiennent les mêmes rôles institutionnels que ceux détenus par les hommes dans les sociétés patriarcales.
En fait, nous nous trouvons dans une relation perpétuelle de dominant/dominé: mâle/femelle; maître/esclave; savant/ignorant; riche/pauvre. Les oppositions de ce type ne manquent pas et l'histoire de la philosophie, notamment chez Hegel, nous convie à y réfléchir. Le postulat de départ de la réflexion, c'est que l'esclave (femme
? ) s'appuyant sur le produit de son travail, peut renverser le rapport de domination (celle de l'homme
? ) pour se retrouver dans l'accomplissement du monde humain : l'égalité.
Il en va de même de la relation entre les femmes et les hommes. Et c'est bien parce que l'égalité n'existe pas entre eux que certaines femmes "versent dans le féminisme" pour mieux contrer les prérogatives accumulées au fil du temps par les "mâles dominants". Réfléchissons un instant sur ce clivage et il ne tardera pas d'apparaître clairement que l'attitude dite "féministe" n'a pas lieu d'être si le mâle ne lui donne pas de grain à moudre.
Si l'égalité existait vraiment entre hommes et femmes, ce débat n'aurait pas lieu d'être: des hommes feraient des napperons au crochet pendant que des femmes voyageraient en camions 4X4 sans que cela ne suscite le moindre commentaire. Mais les attitudes des un(e)s et des autres font que ce n'est pas demain que nous arriverons à cette harmonie. Pire même, certaines se satisfont malgré elles de la situation et d'autres font tout pour maintenir leurs prérogatives à tout prix en ayant l'air de ne pas, lâchant parfois quelques miettes condescendantes envers leurs compagnes.
Je me suis toujours insurgé, pendant les 35 ans où j'étais journaliste, contre l'attitude de mes rédactions en chef qui "proposaient" chaque 8 mars à une consœur de se fendre de l'éditorial du jour pour évoquer la si triste "journée de la femme". Ce qui m'attristait le plus, c'est que les consœurs en question se sentaient gratifiées par cette attitude qu'elle trouvaient "galante". Comme si elles ne pouvaient émettre leur opinion sur les autres sujets d'actualité
. Aussi affligeant que consternant
Alors oui, pour les raisons que je viens d'exposer sommairement, je suis contre l'idée d'un "parcours spécial pour dames" et le fait de dire qu'il y a des femmes qui n'aiment pas voyager en camion 4x4. Il y a des camions, des conducteurs-trices et chacun(e) mène son véhicule où il (elle) veut en fonction des performances de la machine et rien d'autre.
Je sais, les mecs, je viens de trahir ouvertement la cause des mâles, mais, bon, j'en suis plutôt fier
Honni soit qui mâle y pense, uniquement.
Michel