Quand on voyage à plusieurs c'est aussi la nature des compagnons qui "fait" le voyage.
Daniel et Gilbert sont cool oui très cool

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Nous... peut être
sauf que je dis bcp de bêtises à la VHF... même si elles sont nulles je les trouvent 1000 fois mieux que les infos à la radio ou la télé ! Et ils ne nous ont pas coupé l'électricité...
Contrairement à ce qu'on peut penser, un désert est très "vivant", flore comprise.
Après une heure de marche au lever du jour, j'ai ramené un matin à Chantal, qui faisait un peu grass-mat, une jolie fleur qui était seule au milieu de gros cailloux. Elle était très belle, j'ai beaucoup hésité à la couper mais mon romantisme inconditionnel a pris le dessus
Cool ça veut aussi dire prendre le temps de "lire" le désert. Daniel et Gilbert vieux routards de ces immensités nous ont appris à "voir", merci à tous les deux.
Il y a bien une sensation de "rareté" dans un désert, ce qui nous entoure peu paraître pauvre si on ne débranche pas nos neurones de la luxuriance de nos contrées et de l'abondance de notre civilisation de consommation.
Si on trouve la prise et qu'on tire dessus, alors la visibilité s'étend, s'approfondit, ce qui était petit devient grand.
être reçu par des Touareg qui nous offrent le thé sous leur tente, vu de notre salon sur-encombré, de notre tête sur-encombrée, de notre placard sur-encombré, la liste est longue... ça peut paraître dérisoire, peut être même "conventionnel" mais ils vivent avec trois fois rien. Le peu d'eau qui sert à faire la "vaisselle" des verres tombe sur le plateau, elle est récupérée dans le pichet ! Pas de meubles, pas de lit, pas de table, c'est quasiment désert aussi sous la tente berbère. Oui, il faut être cool, zen, essayer effectivement d'oublier comment nous sommes arrivés là pour déguster à sa juste valeur ces moments de partage. Pas besoin de parler pour vivre en commun un petit moment de bonheur, d'ailleurs tout le monde sourit largement.
Je n'oserai jamais parler de leur pauvreté. Ceux là vivent en harmonie avec des lieux qui semblent hostiles à l'homme. Je ne peux pas plus dire qu'ils vivent simplement car vivre dans ce milieu demande beaucoup d'ingéniosité, de savoirs. Il me faudrait beaucoup d'années d'apprentissage pour devenir autonome. Facile avec mon gasoil et mes panneaux solaires... sans c'est autre chose !
Ils sont riches de leurs traditions, de leurs légendes et comtes qu'ils se transmettent oralement, l'écart de la langue nous en prive mais on peut essayer de les réinventer dans notre imaginaire en regardant les étoiles. La famille, le "village" (je ne sais comment appeler ces lieux où vivent d'une façon aléatoire des familles qui se regroupent autour d'un puit) sont des valeurs qui ne sont pas là par hasard.
Mais... même en Mauritanie ils sont peu nombreux, de moins en moins.
Je ne fais pas du reportage (racolage) émotionnel en vous racontant ceci. Si on arrive à se couler dans cette ambiance d'une façon sensible, sûr ça disjoncte ! D'autres lieux entourés de mers m'ont procurés les mêmes sensations.
Joyeuses fêtes
Cordialement
Yves